Retourner au 400 jours du 400e

Les Baby : des Franco-Ontariens respectés, mais pas toujours aimés…

mai 29, 2015

Francois Baby (né en 1733, jeune frère de Jacques Baby ayant occupé les fonctions de politicien, homme d'affaires, seigneur, etc).  Source : Encyclopédie canadienne.
François Baby (né en 1733, jeune frère de Jacques Baby ayant occupé les fonctions de politicien, homme d’affaires, seigneur, etc). Source : Encyclopédie canadienne.

La famille Baby, dit Dupéront, offre un bon exemple des profonds changements socioculturels qui transforment de génération en génération les familles de la Nouvelle-France et du Haut-Canada. Membre de la petite noblesse déchue du sud de la France, Jacques Baby de Ranville, l’arrière-grand-père de James Baby, est le premier du nom à arriver en Nouvelle-France. Il gagne sa vie comme marchand ambulant et fermier.

À l’âge de quinze ans, son fils, Raymond de Ranville, part vers l’Ouest tenter fortune dans la traite des fourrures. Raymond se marie avec une femme de condition seigneuriale, mais dont la famille fait très activement le commerce des fourrures. Le fils de Raymond, Jacques dit Dupéront (le père de James), fera lui aussi sa fortune dans cette activité. Raymond et Jacques Baby font partie de cette catégorie de gens qui, bien que se réclamant de la noblesse, participent très activement à la traite de fourrures.

Après la Conquête, Jacques Dupéront refuse d’abord de prêter serment d’allégeance au roi d’Angleterre et ses affaires en souffrent. On suppose qu’il fait le serment plus tard, car on lui donne enfin la permission de faire la tournée des postes de traite afin de se faire payer. Jacques Dupéront établit la base de ses opérations à Détroit, probablement en 1762. Sa fortune reposera sur l’argent gagné dans la traite des fourrures, mais aussi sur les grands lots de terrain qu’il achète ou qui lui sont concédés par des Amérindiens. Au moment de la Conquête, la famille Baby est réputée avoir de nombreux liens avec les Amérindiens.

James Baby, fils de Jacques Duperont Baby. Il fût politicien, juge et etc. Source : Encyclopédie canadienne.

James Baby. Source : Encyclopédie canadienne.

James, baptisé Jacques en 1763, suit son père pendant un certain temps dans le commerce des fourrures, mais il fait la plus grande partie sa fortune dans la propriété foncière. Une partie de ses biens fonciers proviennent des nombreux postes de fonctionnaire dans l’administration du Haut-Canada qu’il occupe au cours d’une longue et brillante carrière. En effet, ces postes sont souvent assortis de propriétés foncières comme parties de la rémunération.

Pour reconnaître sa loyauté envers la couronne britannique, et aussi pour que la communauté francophone du sud-ouest soit représentée, en 1792, John Graves Simcoe nomme James Baby au Conseil législatif et au Conseil exécutif, ainsi qu’au poste de lieutenant du comté de Kent. Entre 1792 et 1830, on accorde à cet homme politique plus de 115 postes ou commissions d’importances diverses.

La maison François-Baby, désignée comme  lieu historique national du Canada en 1950. Elle appartient désormais au patrimoine municipal de la ville de Windsor depuis 1980. Source : The Windsor Star, photo de Jason KRYK (2014).

La maison François-Baby, désignée comme lieu historique national du Canada en 1950. Elle appartient désormais au patrimoine municipal de la ville de Windsor depuis 1980. Source : The Windsor Star, photo de Jason KRYK (2014).

 

En 1793, il accepte le poste de juge de la Cour de surrogate du district de Western. Rassembleur de la milice locale de sa région, on lui confie le commandement du 1st Kent Militia en 1794. Cette même année sa famille doit quitter Détroit et s’établir à Sandwich (Windsor). Il acquiert, entre 1793 et 1800, un grand nombre de terrains : à Sandwich, à Newark (Niagara-on-the-Lake), à York ainsi que dans les cantons de Yarmouth, de Dorchester, de Harwich, de Malden, d’Aldborough et de Dunwich. En 1799, il est désigné pour occuper temporairement la fonction de surintendant général adjoint des Affaires indiennes.

Lorsque la guerre avec les Américains éclate en 1812, James Baby conduit la milice depuis Sandwich jusqu’à Amherstburg. Il voit sa maison pillée et subit de nombreuses pertes matérielles pendant cette guerre. Le décès de sa femme, qui survient à cette époque, lui est très pénible. En 1815 James Baby va s’établir à York où il est nommé inspecteur général des comptes publics, poste qu’il occupera jusqu’à sa mort. Il fait partie d’un groupe qui forme l’élite sociopolitique du Haut-Canada, connu sous le nom de Family Compact.

Étant l’un des commissaires responsables des propriétés confisquées et chargés de disposer des biens de ceux qui ont trahi leur pays pendant la guerre de 1812, James Baby est nommé arbitre du Haut-Canada au début de 1823. C’est à ce titre qu’il doit régler la querelle qui oppose cette province au Bas-Canada et qui a pour objet le partage des revenus douaniers. À ce sujet, il écrit à un ami : « Je suis devenu un homme important, rien de moins que l’arbitre du Haut-Canada. Que penses-tu de ça? Un Canadien du Haut-Canada choisi pour régler des différends avec le Bas-Canada ! »

 

Texte tiré du site Web de Franco identitaire.

Plaque en l'honneur de James Baby. Source : site Web des Plaques historiques de l'Ontario.

Plaque en l’honneur de James Baby. Source : site Web des Plaques historiques de l’Ontario.

Inscription sur la plaque: James Baby (1763 – 1833)

Le premier membre de la communauté francophone du Haut-Canada a gagné de la proéminence dans les cercles du gouvernement. Baby est né dans un Détroit contrôlé par les Britanniques et est le fils d’un trafiquant bien établi. Il a été éduqué à Québec et, après être revenu dans la zone, il est entré dans le commerce du mercantile. En 1792, à travers l’influence de sa famille, il a reçu des nominations à vie aux conseils exécutifs et législatifs, soit les corps politiques proéminence du Haut-Canada. Trois ans après, Baby a déménagé de Détroit à la rive-Sud et en 1807 il a pris pour résidence cette vaste demeure du 18e siècle. Pour son service long et loyal, on lui a attribué le poste d’Inspecteur général des affaires public en 1815. Pour répondre aux devoirs de ce titre, Baby a déménagé à York (Toronto), où il a vécu jusqu’à sa mort.

 

 

Si vous êtes un abonné de TFO Éducation, cliquez ici pour visionner l’épisode au sujet de la très influente famille de la région de Windsor.

Écoutez la capsule suivante pour plus d’informations :

Partenaires