La bataille du Nord
October 10, 2015
Pendant le Régime français, la vaste région qu’on appelle le Nord correspond à tout ce qui est situé au-delà de l’axe formé par la rivière Mattawa, la rivière des Français et les lacs Huron et Supérieur, jusqu’à la baie d’Hudson, cette « mer du Nord » dont la découverte hantait déjà Samuel de Champlain au début du XVIIe siècle. Ce territoire est un immense réservoir de fourrures où diverses nations autochtones se relaient les précieuses pelleteries jusqu’aux postes de traite. Au XVIIe siècle, Anglais et Français se disputent férocement le contrôle de ce trafic. Les Anglais étaient parvenus à la baie d’Hudson en 1610, grâce à l’expédition commandée par celui auquel cette « mer du Nord » doit son nom, Henry Hudson. En 1670, la Hudson’s Bay Company est fondée à Londres. Les Français Médard Chouart des Groseilliers et Pierre-Esprit Radisson participent à l’entreprise, une série de péripéties les ayant amenés à prendre le parti des Anglais. En 1671, la prise de possession des Pays d’en haut par la France englobe pourtant les terres de la baie d’Hudson. Dès lors, un combat acharné s’engage entre Français et Anglais sur ce territoire stratégique.
À partir de 1678, Daniel Greysolon Dulhut déploie beaucoup d’efforts pour pacifier les nations autochtones vivant au Nord et à l’Ouest du lac Supérieur et pour les empêcher d’aller traiter avec les Anglais sur les rives de la baie d’Hudson. Plusieurs postes sont érigés par des Français pour bloquer l’accès aux établissements anglais. En 1713, par le traité d’Utrecht, les postes de la baie d’Hudson et de la baie James passent sous contrôle anglais. À l’intérieur des terres cependant, des postes français subsistent, comme celui d’Abitibi. Les coureurs des bois français continuent de sillonner le Nord-Ouest en quête de fourrures. Ils tentent toujours de drainer les produits de la traite vers la Nouvelle-France et d’empêcher les Autochtones d’aller traiter avec les Anglais à la baie d’Hudson.
Texte : Centre de recherche en civilisation canadienne-française.