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Jean Marc Dalpé

octobre 3, 2015

Photo : Jean Marc Dalpé. Source : L'Express du Grand Toronto.

Photo : Jean Marc Dalpé. Source : L’Express du Grand Toronto.

Jean Marc Dalpé, dramaturge, poète, romancier, traducteur, scénariste et comédien (Ottawa, 21 février 1957). Jean Marc Dalpé reçoit son baccalauréat en art dramatique de l’Université d’Ottawa en 1976 et son diplôme de finissant du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 1979. La même année, il publie un premier recueil de poésie, Les Murs de nos villages, aux Éditions Prise de Parole à Sudbury et fonde, avec Robert Bellefeuille, Roch Castonguay et Lise L. Roy, le Théâtre de la Vieille 17 à Rockland, compagnie vouée au développement du théâtre de création dans l’Outaouais ontarien. Le premier spectacle de la Vieille 17, Les Murs de nos villages, connaît un vif succès. Ce spectacle, qui transforme la poésie en parole dramatique, témoigne de la facilité avec laquelle Dalpé glisse d’un genre à l’autre et préfigure ce mouvement oscillatoire qui va caractériser toute sa production artistique.

En 1982 il quitte la région d’Ottawa pour s’impliquer dans le Théâtre du Nouvel-Ontario (le TNO) à Sudbury. Avec Brigitte Haentjens, il coécrit Hawkesbury Blues (1982) et Nickel (1984). Une autre pièce,Les Rogers (1985), est écrite en collaboration avec Robert Marinier et Robert Bellefeuille. Du côté de la poésie, la publication de Gens d’ici(1981) est suivie du recueil Et d’ailleurs (1984). En 1987, il écrit sa première pièce solo, Le Chien. Pour le TNO, en pleine période d’effervescence, c’est le succès le plus marquant de la décennie. En 1988, Dalpé participe à la création du spectacle Cris et Blues, puis il écrit d’autres pièces: Eddy (1994) et Lucky Lady (1995). Jean Marc Dalpé est ensuite nommé à un poste de professeur en écriture dramatique à l’École nationale de théâtre de Montréal.

Photo : L'écrivain et dramaturge Jean-Marc Dalpé. Source : ICI Radio-Canada.

Photo : L’écrivain et dramaturge Jean-Marc Dalpé. Source : ICI Radio-Canada.

Vers la même époque, il est récipiendaire de l’Ordre des Francophones d’Amérique (1997) et met la dernière main à sa pièce Trick or Treat qui paraîtra plus tard dans le recueil de textes Il n’y a que l’amour. Les « contes urbains », petites saynètes à forte tension dramatique, prennent de l’ampleur avec « Give the Lady a Break » (Contes urbains), « Red voit Rouge » (Contes d’appartenance) et « Mercy » (Contes sudburois). En 1999, année charnière, Dalpé publie Il n’y a que l’amour, texte disparate qui rassemble huit pièces, trois contes urbains, une conférence et un texte poétique et livre son premier roman, Un vent se lève qui éparpille. Depuis, Dalpé s’est orienté vers l’écriture pour la télévision, dont plusieurs épisodes pour la série télévisée Fred-dy (2001), une adaptation télévisée de Trick or Treat et, à l’automne 2004, il signe la série télévisuelle, Temps dur. En 2006, il revient à l’écriture dramatique avec Août. Un repas à la campagne.

Jean Marc Dalpé s'est reconnu dans II (deux), qui traite de la peur viscérale de l'autre, dans une société minée par la paranoïa. Source : Mathieu Girard/ Le Soleil.

Jean Marc Dalpé s’est reconnu dans II (deux), qui traite de la peur viscérale de l’autre, dans une société minée par la paranoïa. Source : Mathieu Girard/ Le Soleil.

L’écriture de Dalpé prolonge l’exploration d’une poétique de l’oralité commencée dans les années 70 par André Paiement. Le prix du Gouverneur général pour le théâtre en 1989 pour Le Chien aura pour effet de reconnaître les assises d’un répertoire dramatique proprement franco-ontarien. Dix ans après le succès du Chien, Dalpé accumule les lauriers à un rythme vertigineux: un deuxième prix du Gouverneur général, catégorie théâtre, pour Il n’y a que l’amour en 1999, et un troisième prix du Gouverneur général, catégorie roman, pour Un vent se lève qui éparpille en 2000.

Les univers de Dalpé sont peuplés d’ouvriers, de soldats déchus, de boxeurs, de détenus et de mères de famille meurtris par une fatalité sourde. Or, en dépit de la grande diversité de formes qu’elle prend, l’écriture de Dalpé ne dévie jamais de sa préoccupation première: donner une voix au démunis et aux laissés pour compte. De leurs mots rauques et syncopés sont distillés les désirs les plus profonds, les plus dramatiques aussi.

Texte tiré du site Web de l’Encyclopédie canadienne.

Visionnez cet extrait de II (deux) de Mansel Robinson dont le texte a été traduit par Jean Marc Dalpé. Cette coproduction du Théâtre du Nouvel-Ontario et du Théâtre de la Vielle 17 traite « des mécanismes de la paranoïa collective et questionne notre peur de la différence » :

II (deux) de Mansel Robinson – [extrait] from Klash Média on Vimeo.

Écoutez cette entrevue d’ICI Radio-Canada avec Jean Marc Dalpé (L’entrevue commence à 28:56 minutes)