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Adhémar et Victoire Papineau

novembre 18, 2014

C’est en octobre 1786 que la première école française de l’Ontario est fondée. C’est dans la paroisse de l’Assomption – aujourd’hui un quartier de Windsor – qu’une première école ouvre ses portes en Ontario. François-Xavier Dufaux, prêtre sulpicien et curé de la paroisse de l’Assomption, fait venir de Québec deux institutrices les demoiselles Adémard et Victoire Papineau pour faire la classe à treize filles de colons francophones. Huit des treize écolières sont des pensionnaires qui logent avec leurs institutrices dans une petite maison abritant la salle de classe et le dortoir. Quoique fondée sous le régime britannique, la première école de l’Ontario en est une de langue française.

Dessin de l'Église de l'Assomption

Dessin par John Elliott Woolford de l’Église de l’Assomption, en 1821. Source : Toronto Public Library

Trois ans plus tard, dans une lettre (27 août 1787) à son évêque Mgr Jean-François Hubert, le curé Dufaux écrit que : « le zèle, les soins et les travaux de Mlle Papineau y seront longtemps reconnus; sa conduite honnête et chrétienne aussi que celle de Mlle Adhémar ne peuvent donner lieu à la critique des honnêtes gens, elles sont estimées ».

 

Un peu d’histoire :

  • Victoire Papineau est une tante de l’illustre chef patriote Louis-Joseph Papineau.
  • En 1807, le Haut-Canada adopte une loi visant l’établissement d’écoles publiques mais ces «grammar schools» ont peu de succès. En 1816, la loi des «common schools» entre en vigueur mais son impact demeure minime. En 1830, il semble que la langue d’enseignement est déterminée par le maître et non le gouvernement. À Sandwich (Windsor), on parle davantage le français que l’anglais.
Église de l'Assomption, Windsor

Église de l’Assomption, Windsor Source : Radio-Canada

 

Le saviez-vous ?

  • Il aurait existé une soit disant école dans les Pays-d’En-Haut avant celle de l’Assomption?  En 1677, l’explorateur Cavelier de La Salle rédige un mémoire au roi, dans lequel il décrit comment il a réussi à établir le Fort Frontenac (Kingston) et mentionne que les Récollets y instruisent les enfants autochtones « à la française ». De La Salle leur aurait fait construire, semble-t-il, une maison pouvant également servir d’école.
  • Cette première école française est une école privée puisque, en Ontario, l’État n’intervient pas dans le domaine de l’éducation avant 1797. Ce sera de façon très modeste pour favoriser la fondation de grammar schools, sorte d’école secondaire, que le Haut-Canada interviendra dans le domaine de l’éducation dans la première moitié du 19e siècle.