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Comme on l’disait dans l’temps

février 7, 2015

Être un « habitant »

« Habitant canadien en Hiver », Frances Anne Hopkins. Source : Bibliothèque et Archives Canada, Acc. No. 1956-64-3

« Habitant canadien en Hiver », Frances Anne Hopkins.
Source : Bibliothèque et Archives Canada, Acc. No. 1956-64-3

Longtemps, l’insulte suprême s’il en était une au Canada français était de se faire traiter d’habitant. Cette expression était utilisée pour décrire une personne rustre, niaise, sans jugement et étourdie.

Pourtant, à l’origine, le mot habitant ne portait pas cette connotation d’insulte. Dans une ordonnance du Conseil souverain du 2 avril 1675, on trouve l’expression « se faire habitant » avec la signification de prendre possession des terres pour les défricher et les cultiver. On donnait aussi ce nom aux premiers planteurs des Antilles. Le mot habitant a aussi le même sens en Louisiane.

Le mot habitant a pris cette connotation péjorative quand les « habitants » des campagnes ont émigré vers les villes en espérant avoir une meilleure qualité de vie. Les citadins, se croyant supérieurs ou étant plus riches que les habitants des campagnes, traitaient d’habitants ces nouveaux citadins qu’ils trouvaient pauvres, rustres, mal éduqués et mal vêtus.

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