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Création de la Fédération des sociétés Saint-Jean-Baptiste de l’Ontario

mars 26, 2015

La Société Saint-Jean-Baptiste de l’Ontario

(SSJB) débute à Montréal le 24 juin 1834, lors d’un banquet organisé par Ludger Duvernay, à l’occasion de la fête de la Saint-Jean-Baptiste. Ce banquet réunit les chefs de l’élite canadienne-française, y compris l’élite montante car la jeunesse y est représentée, entre autres par Georges-Étienne Cartier, alors étudiant en droit. La Saint-Jean-Baptiste est une fête religieuse importante pour les Canadiens français et Ludger Duvernay propose de saisir l’occasion pour fonder une société, qui s’appellerait Société Saint-Jean-Baptiste et qui aurait pour but d’unir les Canadiens français et de promouvoir leurs droits. Les moyens proposés pour atteindre ces objectifs consistent à répandre et à organiser la célébration de la Saint-Jean-Baptiste, ainsi qu’à la faire reconnaître comme fête officielle des Canadiens français. Ainsi, pendant longtemps, l’organisation de la fête de la Saint-Jean-Baptiste demeure l’activité principale de nombreuses sociétés Saint-Jean-Baptiste locales. La proposition est accueillie avec grand enthousiasme parmi les invités du banquet de 1834. La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal est fondée ce soir-là. En 1842, c’est la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec qui voit le jour et, en 1853, c’est au tour des Canadiens français d’Ottawa de mettre sur pied leur propre Société Saint-Jean-Baptiste. En plus de voir à l’organisation des fêtes de la Saint-Jean-Baptiste, la SSJB s’emploie de multiples façons à promouvoir la culture française, à répandre la ferveur religieuse parmi les Canadiens français, à développer leur sentiment patriotique et l’attachement à leur histoire et à leur patrimoine. Elle participe aussi directement, par la mise sur pied de sociétés d’assurances et de services d’entraide et par l’encouragement au mouvement des caisses populaires, à la promotion économique des Canadiens français.

 La Société Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa

À partir de 1910, la fondation de l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (ACFEO) et les événements entourant la lutte contre le fameux « Règlement 17 », qui vise à toutes fins pratiques l’abolition de l’éducation en français en Ontario, amène la Société Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa (SSJB Ottawa) à élargir considérablement la portée de son action. Elle participe activement à la fondation de l’ACFEO et collabore étroitement avec cet organisme pendant plusieurs décennies. La SSJB Ottawa agit d’ailleurs en tant que section locale de l’ACFEO pour la ville d’Ottawa, un scénario qui se répète dans de nombreuses communautés franco-ontariennes où l’ACFEO n’a pas de section organisée. Mais jusqu’à cette époque et depuis sa fondation en 1853, les réunions des membres de la SSJB Ottawa ont pour principal objectif l’organisation de la fête de Saint-Jean-Baptiste et d’autres événements aptes à stimuler le patriotisme des Canadiens français (soirées culturelles ou fête du Sacré-Coeur). Ce n’est qu’en 1913 que la SSJB Ottawa est légalement constituée en vertu d’une charte du gouvernement de l’Ontario, sous le nom officiel d’Association Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa. Son fonctionnement repose sur un Bureau central et des sections paroissiales. Le Bureau central nomme, pour l’assister dans son travail, quatre commissions permanentes. La « Commission des intérêts nationaux » veille à promouvoir les droits des Canadiens français dans tous les domaines de la vie en société. La « Commission des arts et des sciences » s’occupe de favoriser l’épanouissement culturel des Canadiens français. La tâche de la « Commission municipale » est de voir à ce que la population canadienne-française d’Ottawa soit bien représentée au conseil municipal et reçoive sa juste part des améliorations locales. Finalement, une « Commission du patronage » s’assure de promouvoir l’accès des Canadiens français aux postes offerts dans les ministères publics, aux emplois municipaux et aux postes offerts au sein des entreprises industrielles, financières et commerciales.

La fondation de la Fédération des sociétés Saint-Jean-Baptiste de l’Ontario (FSSJBO)

La Société Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa (SSJB Ottawa) joue un rôle de premier plan dans la fondation de la Fédération des sociétés Saint-Jean-Baptiste de l’Ontario (FSSJBO). Déjà en 1927, les règlements de la Société Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa (SSJB Ottawa) stipulent que l’organisation se compose d’un Bureau central et de sections paroissiales, une dans chacune des paroisses canadiennes-françaises de la province d’Ontario. D’autres villages et d’autres villes de l’Ontario ont eu leur société Saint-Jean-Baptiste avant 1939. Certaines organisations semblent solides et durables, d’autres sont éphémères. La SSJB Ottawa a des contacts avec ces diverses organisations, qui malgré leur caractère irrégulier, témoignent de son rayonnement en Ontario français avant 1939. Dans les années 1930, il y a une volonté de centraliser l’organisation des sociétés Saint-Jean-Baptiste à l’échelle des provinces. La SSJB Ottawa intensifie ses contacts avec les autres sociétés de l’Ontario et s’efforce de répandre les sociétés Saint-Jean-Baptiste. La chronologie des événements reliés à la fondation de la FSSJBO révèle qu’une résolution est d’abord votée en 1938 par la SSJB Ottawa en faveur d’une « union morale » entre les sociétés Saint-Jean-Baptiste existantes et en faveur de la fondation de nouvelles sociétés en Ontario. On laisse donc à la SSJB Ottawa le soin d’organiser la fondation de la FSSJBO. La crise économique sévit, ce qui ne facilite pas les choses. Les difficultés économiques poussent néanmoins les élites franco-ontariennes à tenter d’unir et d’organiser la population. La SSJB Ottawa réussit à réunir suffisamment de sociétés Saint-Jean-Baptiste pour procéder à la fondation de la FSSJBO le 26 mars 1939. La FSSJBO regroupe alors 5,000 membres et douze sociétés : Sudbury, Timmins, Cochrane, Pembroke, Cornwall, Casselman, Saint-Isidore-de-Prescott, Rockland, Alfred, Hawkesbury, Eastview (Vanier) et Ottawa.

 

La Fédération des sociétés Saint-Jean-Baptiste de l’Ontario 

La Fédération des sociétés Saint-Jean-Baptiste de l’Ontario (FSSJBO) est fondée à Ottawa le 26 mars 1939. Elle obtient son incorporation en 1955. Ses objectifs sont nombreux : unifier l’Ontario français; constituer un organisme de cohésion et de coopération; encourager la fondation de sociétés locales et les aider dans leur fonctionnement; constituer une agence de renseignements, de collaboration et d’action pour tous les Canadiens français vivant dans la province de l’Ontario; et assurer la liaison entre l’Ontario français, la Fédération des sociétés Saint-Jean-Baptiste de la province de Québec (FSSJBQ) et les organisations semblables ailleurs au Canada. Ses structures comprennent un congrès provincial, des congrès régionaux, des sociétés membres, des sociétés affiliées, un Conseil d’administration et un Exécutif. À partir du milieu des années 1950, l’organisation accepte officiellement la création de sections féminines, qui ont à peu près le même fonctionnement que les sociétés membres.

 

Les activités de la Fédération des sociétés Saint-Jean-Baptiste de l’Ontario (FSSJBO)

À partir de 1939, la FSSJBO s’efforce de stimuler l’émergence de nouvelles sociétés Saint-Jean-Baptiste en Ontario et de favoriser la renaissance de celles qui étaient plus ou moins tombées dans l’oubli. Elle offre des services aux sociétés locales et met à leur disposition des outils qui sont appréciés, tels la préparation de statuts pour leur propre fonctionnement. La FSSJBO organise et coordonne la participation de l’Ontario aux grandes campagnes de souscription nationales, en faveur de Radio-Ouest française, de la presse canadienne et de la Fraternité française d’Amérique, en plus de participer aux campagnes annuelles de souscription en faveur de l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (ACFEO), plus tard l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO). Par des démarches concrètes, la FSSJBO appuie ses sociétés membres dans leurs luttes locales pour augmenter la place du français dans les différentes sphères d’activités, comme celle de la Société Saint-Jean-Baptiste d’Azilda pour obtenir des services téléphoniques bilingues de la compagnie Bell (Centrale Sudbury). L’instauration d’un concours d’histoire du Canada figure aussi au palmarès des réalisations de la FSSJBO. Outre ses congrès généraux, qui ont généralement lieu tous les trois ans, la FSSJBO organise aussi des congrès régionaux. Le premier congrès régional organisé par la FSSJBO a lieu dans le Nord, à Ansonville en octobre 1956.

 

Articles tirés du site Web du Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) 2003

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