Fondation de l’Union culturelle des franco-ontariennes
avril 27, 2015
Depuis sa fondation en 1936, l’Union culturelle des Franco-Ontariennes (UCFO) s’est efforcée d’améliorer les conditions de vie des Franco-Ontariennes, et de promouvoir les droits des femmes et des francophones en général. Au fil des années, l’organisme a consacré beaucoup d’énergie à l’élaboration et à la mise sur pied de programmes visant à développer les ressources et les réseaux d’entraide communautaire. À l’aube de ses 60 ans, l’UCFO porte une attention particulière au problème de la violence contre les femmes. L’organisation tient à informer, sensibiliser et conscientiser la communauté sur l’urgence de reconnaître que la violence faite aux femmes et aux enfants dans notre société est un problème collectif. En abordant ce problème, l’UCFO espère atteindre certains objectifs précis, en amenant la collectivité à :
- prendre conscience de l’ampleur de la violence faite aux femmes;
- voir la violence comme un acte criminel;
- reconnaître chez les victimes, toutes les manifestations de violence (physique, psychologique, sexuelle ou économique);
- analyser les valeurs sociales qui tolèrent cette violence;
- demander, voire même exiger des ressources collectives.
Dans sa lutte contre la violence, l’UCFO aborde des sujets aussi variés que les agressions sexuelles chez les adolescents, le dévoilement des agressions sexuelles, la violence conjugale dans Vol. 2, no 1, printemps 1996 Reflets 167 le Nord de l’Ontario, la femme âgée et la violence familiale, et le rôle de la communauté face à la violence. Pour y parvenir, l’UCFO marraine la FESFO pour la publication de son bulletin d’information et de sensibilisation à la violence faite aux femmes Sans détour. Elle a également mis sur pied la pièce de théâtre Interdits, qui traite de l’agression sexuelle et de l’inceste. Cette pièce de théâtre donne la parole aux jeunes et encourage des rapports harmonieux entre hommes, femmes et enfants. En 1992, l’UCFO a lancé La lumière des mots, bande vidéo de 40 minutes, montrant l’importance pour les femmes de dévoiler toutes les formes d’agression sexuelle. La lumière des mots offre les témoignages de femmes franco-ontariennes qui confirment que l’agression sexuelle est un problème social, ayant des conséquences graves pour les personnes qui l’ont vécu. C’est un outil de prise de conscience et de cheminement pour la personne vivant ou ayant vécu une agression sexuelle, ainsi qu’un outil d’information et de formation pour toute personne qui s’intéresse à cette problématique. L’UCFO a également fait partie du comité organisateur du premier colloque provincial sur les agressions sexuelles, Sensibiliser, décider et agir. Ce colloque avait comme principal objectif de permettre aux femmes d’expression française de se rallier et de se concerter afin d’agir collectivement contre les agressions sexuelles dans le milieu ontarien. Finalement, afin de parler de la réalité des agressions sexuelles et de la rendre plus accessible, l’UCFO a produit et distribue, à l’échelle de la province, le dépliant sur les agressions sexuelles Que faire? S’informer, réagir, s’entraider. Tout en offrant des témoignages, ce dépliant dresse une liste des ressources locales et provinciales.
Finalement, qu’il s’agisse d’inceste, de viol, d’agression à caractère sexuel, de violence physique ou psychologique, ou de harcèlement, tous ces comportements abusifs s’inscrivent dans un rapport de force et de domination que les hommes exercent sur les femmes. Afin de le contrer, l’UCFO travaille à conscientiser la société, à ne plus passer sous silence ces problèmes et leurs conséquences sur les femmes et les enfants.
Article tiré du texte : L’Union culturelle des Franco-Ontariennes et la violence faite aux femmes et aux enfants de Nadya Dupuis (Agente de développement, Union culturelle des Franco-Ontariens); Éditeur : Reflets : Revue ontaroise d’intervention sociale et communautaire.