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Fondation du journal Agricom

août 15, 2015

Isabelle Lessard et Chantal Quirion pour Agricom lors du Gala de l'Excellence de l'APF à Régina. Source : APF. Tiré du site du Web journal d'Agricom.

Isabelle Lessard et Chantal Quirion pour Agricom lors du Gala de l’Excellence de l’APF à Régina. Source : APF. Tiré du site du Web journal d’Agricom.

Fondé le 15 août 1983 à Alexandria dans l’Est ontarien, Agricom est une heureuse folie de jeunesse de deux étudiantes (Suzanne Massie et Chantal Périard) qui veulent donner aux agriculteurs francophones de l’Ontario une voix et un média d’information bien à eux. Dès le deuxième numéro, elles sollicitent la collaboration de Pierre Glaude, alors secrétaire général de l’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO), comme commentateur de l’actualité agricole.

Propriété d’un petit hebdo local chancelant, Le Point d’Alexandria, l’Agricom devait lui servir de locomotive. Malheureusement, après un peu plus d’un an d’existence, l’hebdo ferme ses portes l’été suivant. Les deux fondatrices retournent aux études, mais soucieuses de laisser leur dernier-né entre bonnes mains, elles invitent l’UCFO à s’en porter acquéreur.

Après quelques mois de réflexion, l’UCFO devient propriétaire et éditeur du journal, en novembre 1984, et l’installe dans ses locaux, une maison de ferme désaffectée à Clarence Creek, un petit village à l’est d’Ottawa. L’hiver 1984 s’avère des plus difficiles, deux employés presque bénévoles font tout le travail et d’un mois à l’autre, on se demande si on pourra continuer. Grâce à l’entêtement de ses dirigeants, à quelques subventions et aux revenus de publicité, le journal tient le coup et fête en 2003, 20 ans de publication sans aucune interruption.

Souper des membres de l’UCFO (juin 2015). Source : site Web du journal Le Rempart.

Souper des membres de l’UCFO (juin 2015). Source : site Web du journal Le Rempart.

Un des facteurs le plus importants de sa survie réside dans l’appui indéfectible des membres du Conseil d’administration de l’UCFO de l’époque, de vrais agriculteurs habitués à composer avec les risques d’entreprise. Soulignons entre autres, la contribution de Paul Séguin, un agriculteur de St-Pascal-Baylon, vice-président de l’Union, qui a fait bénévolement la comptabilité pendant plusieurs années.

Un autre facteur important a été l’appui du personnel enseignant du Collège d’Alfred (aujourd’hui l’Université de Guelph-Campus d’Alfred)qui apporta une collaboration au contenu rédactionnel du journal. Mentionnons également l’aide des bureaux d’agriculture des comtés francophones et un atout indispensable, de nombreux rédacteurs professionnels et techniques bénévoles.

Les objectifs du journal consistent à informer en français les agriculteurs, à leur donner une voix auprès des gouvernements, à revendiquer les droits de ce groupe d’entrepreneurs de plus en plus minoritaires et de les faire connaître auprès des non-agriculteurs. Un autre objectif est d’informer le public franco-ontarien en général sur l’industrie agricole et agroalimentaire de l’Ontario.

D’abord mensuel et distribué exclusivement dans l’Est ontarien, Agricom devient, en 1989, un journal d’envergure provincial publié 22 fois dans l’année. Depuis, le format a peu changé, la couleur s’est rajoutée, le nombre de collaborateurs a augmenté et le tirage est resté à peu près pareil, entre 4 000 et 5 000 copies livrées par la poste.

Le Collège d'Alfred est la seule institution francophone de l'Ontario spécialisée en agriculture. Simon SB

Le Collège d’Alfred est la seule institution francophone de l’Ontario spécialisée en agriculture. Source : Simon SB/ journal Le Droit.

Sa vocation demeure toujours la même, soit un journal de combat dont la mission est de défendre et de promouvoir les intérêts des agriculteurs franco-ontariens et de sensibiliser le public en général à l’importance des causes agricoles. D’ailleurs, depuis sa fondation, il a lutté dans toutes les causes et dans tous les projets pour aider les agriculteurs franco-ontariens à entrer dans la révolution verte et s’adapter à la mondialisation des marchés agricoles.

Lors de la tempête de verglas en janvier 1998 qui a causé d’énormes dommages et d’importantes pertes de revenus aux agriculteurs de l’Est ontarien, les articles d’Agricom ont contribué à sensibiliser les autres médias et les gouvernements à l’urgence d’apporter une aide financière aux agriculteurs. Un certain éditorial « Où est la révolution du bon sens? » a fortement influencé le gouvernement ontarien de l’époque. Cet éditorial a reçu le Prix d’excellence journalistique 1998 de la Fédération des gens de la presse de l’Ontario.

Incorporé à titre de société à but non lucratif, sous le nom des « Publications agricoles franco-ontariennes inc. », Agricom est administré par le même Conseil d’administration que celui de l’UCFO, le seul organisme agricole de l’Ontario à posséder un véritable journal desservant ses membres et la communauté rurale francophone aux quatre coins de la province.

T Rondel La rédactrice en chef d'Agricom, Isabelle Lessard, reçoit le prix de la meilleure qualité du français lors du Gala d'excellence de l'Association de la presse francophone. Source : site Web du journal d'Agricom.

T Rondel La rédactrice en chef d’Agricom, Isabelle Lessard, reçoit le prix de la meilleure qualité du français lors du Gala d’excellence de l’Association de la presse francophone. Source : site Web du journal d’Agricom.

Agricom demeure un excellent moyen de réseautage, un témoin privilégié de la vie rurale en Ontario une source d’information de qualité puisque de nombreux professionnels de l’agriculture y collaborent afin de garder les producteurs à la fine pointe des nouvelles technologies. Il s’avère une très grande force pour notre organisme, car il permet de le faire connaître davantage tout en étant un outil de recherche, de publicité et de représentation pour la communauté agricole franco-ontarienne.

Pour souligner son dixième anniversaire de fondation, le « Prix Itoine » est créé pour récompenser les bénévoles qui œuvrent au journal et une plaque est remise aux récipiendaires. Ce prix tire son nom du personnage « Itoine Brind’avoine », un cultivateur à sa retraite qui publie occasionnellement ses réflexions dans les pages d’Agricom. À la fois poète et philosophe, mais surtout homme de la terre, il demeure très contemporain malgré son âge plus que vénérable. Le Père Itoine, comme on l’appelle communément, est très lu et suscite beaucoup de réactions.

Logo d'Agricom, le journal de l'Union des cultivateurs franco-ontariens. Source : site Web du journal Agricom.

Logo d’Agricom, le journal de l’Union des cultivateurs franco-ontariens. Source : site Web du journal Agricom.

En 1999, le journal se mérite un prix d’excellence de l’Association de la presse francophone (APF), pour un article rédigé par Emmanuel Chabot, intitulé : « L’agriculture canadienne est en crise ».

Puis, en 2012, l’Agricom se voit décerner le prix « Engagement communautaire » de l’APF pour son rôle crucial qu’il joue dans le développement et le maintien de la vitalité du Campus d’Alfred, notamment par sa couverture journalistique et la publication de pages entièrement consacrées aux activités du campus.

L’année 2013 est chargée en émotions pour les employés et collaborateurs du journal. L’Agricom remporte les plus grands honneurs lors du gala d’excellence de l’Association de la presse francophone, le 12 juillet à Whitehorse, au Yukon. La publication agricole ontarienne a reçu le prestigieux titre de journal de l’année 2012, en plus de recevoir trois autres prix d’excellence : meilleure qualité du français, meilleur cahier spécial, pour le dossier de sept pages intitulé La ferme intelligente sur les nouvelles technologies à la ferme, et meilleure couverture d’un événement pour l’article Des terres agricoles à hauts risques de contamination de la rédactrice en chef, Isabelle Lessard. Il s’agit d’un grand honneur pour son équipe, particulièrement en cette année de festivités du 30e anniversaire du journal.

– Texte tiré du site Web du journal Agricom.