Retourner au 400 jours du 400e

Fred Larose

janvier 6, 2015

Fred LaRose

Fred LaRose. Source : museevirtuel.ca

Alfred “Fred” LaRose est un forgeron qui réside à Hull, et qui travaille dans le secteur minier au Québec et dans le Nord de l’Ontario.

James H. McKinley et Ernest J. Darragh étaient des entrepreneurs fournissant du bois d’œuvre pour la construction du chemin de fer à travers la dense forêt du nord de l’Ontario. Le 7 août 1903, les deux partenaires marchaient le long de l’emprise ferroviaire, scrutant la forêt pour trouver des arbres qui pourraient être transformés en traverses de chemin de fer. En passant par une tranchée rocheuse, ils ont aperçu une tache rose dans le roc qui a immédiatement piqué leur curiosité. Ils se sont arrêtés et ont ramassé quelques roches détachées de la paroi pour se rendre compte qu’elles étaient exceptionnellement lourdes. Après les avoir rapidement rinsées dans un cours d’eau qui se trouvait tout près, ils ont mordu dans les paillettes métalliques noircies et constaté qu’elles étaient malléables. McKinley et Darragh ont judicieusement envoyé leurs échantillons de roches à des spécialistes d’Ottawa et de Montréal pour les faire examiner. Le « spécialiste » d’Ottawa a déclaré qu’il s’agissait de bismuth, tandis que celui de Montréal a déterminé qu’il s’agissait d’argent natif, évaluant la concentration à 4 000 onces par tonne de minerai! La coloration noire du métal mou était en fait de l’argent terni.

La seconde découverte d’argent à Cobalt a suivi quelques semaines plus tard, à la mi-septembre. Fred LaRose, un forgeron qui affûtait les mèches de perçage pour les constructeurs du chemin de fer, avait déjà travaillé dans des mines au Québec. LaRose avait conclu un partenariat à part égale avec son employeur, au cas où son œil de prospecteur repérerait des minéraux intéressants. LaRose remarqua lui aussi la roche rosée et en préleva un échantillon, croyant qu’il s’agissait de cuivre. L’échantillon fut envoyé à Toronto où on détermina que la roche avait une forte teneur en nickel.

af_p02-ss-01

Le filon Lawson à Cobalt, aussi connu sous le nom de « trottoir d’argent », 1904. Source : museevirtuel.ca

Willett G. Miller – le tout premier géologue provincial à temps plein qui venait d’être nommé à ses fonctions par le gouvernement de l’Ontario – donne suite à l’analyse qui

révèle la présence de nickel en se rendant sur place dans le district. Miller constate que LaRose a découvert quatre filons. Trois de ces filons contenaient de l’argent natif massif dont des blocs « aussi gros que des couvercles de poêle ou des boulets de canon », selon ses dires. La coloration rose de la roche, qu’on avait à tort identifiée comme du nickel, était en fait de l’érithrite, ou « fleur de cobalt ».

Fred LaRose vend la moitié de ses actions pour la somme de 3 500 $. Par après, après une contestation judiciaire, les frères spéculateurs et investisseurs Noé (Noah) Timmins et Louis Henry Timmins obtiennent une option d’achat des actions de LaRose pour 25 000 $, une somme considérable à l’époque.

 

Saviez-vous que ?

  • Alfred “Fred” LaRose est intronisé au Temple de la renommée du secteur minier canadien en 2003.
  • En 2003, la ville de Cobalt, dans le nord de l’Ontario, soulignera le 100e anniversaire de la découverte de fabuleux gisements d’argent dont la mise en valeur continue d’avoir des retombées sur l’économie canadienne tout entière. En reconnaissance de l’impact fantastique des découvertes faites il y a de cela un siècle, le gouvernement fédéral a désigné le camp minier de Cobalt comme District de conservation du patrimoine et qualifié la communauté de « ville la plus historique d’Ontario ».
  • Un autre Canadien-français (Tom Hébert) qui travaillait à la construction du chemin de fer pria le géologue d’examiner un filon qu’il avait trouvé dans la paroi d’une falaise. Dans son rapport, Miller indiqua qu’« il y avait de l’argent en abondance au pied de la falaise ». Le gisement découvert par Hébert devint la mine d’argent la plus riche du camp minier de Cobalt et une des plus productives au monde. Nommée affectueusement « Big Nip », cette mine produisit plus de 91 millions d’onces d’argent durant ses quarante ans.
  • Comme riche source d’argent, la région de Cobalt était un chef de file mondial, produisant la quantité phénoménale de 460 millions d’onces. Cela représente environ deux milliards de dollars américains d’argent aux prix d’aujourd’hui (fin du 20e siècle). Durant l’année la plus productive de Cobalt, soit en 1911, 34 mines ont généré quelque 30 millions d’onces d’argent.

Partenaires