La crise scolaire de Cornwall
mars 5, 2015
par Daniel Marchildon (collaboration spéciale)
Nous la voulons et nous l’aurons. En 1973, ce cri de ralliement mobilise les jeunes de Cornwall. Les élèves gagneront une école, mais certains de leurs enseignants seront perdants.
À la fin des années 1960, trois écoles secondaires privées ferment leurs portes à Cornwall dans l’est de l’Ontario. Environ 375 élèves francophones s’inscrivent alors à l’école secondaire publique bilingue, l’école Saint-Laurent. En 1969, les francophones demandent au conseil scolaire de Stormont-Dundas et Glengarry de transformer Saint-Laurent en une école française.
Le conseil scolaire accepte mais, un mois plus tard, offre plutôt un vieux couvent désaffecté pour loger l’école française. On arrive alors à une entente pour partager l’école Saint-Laurent. En septembre 1970, l’école fonctionne avec un système d’horaire à relais entre les rotations française et anglaise. Mais le conseil maintient un programme bilingue dans une autre école, Général Vanier. De plus, la rotation anglaise à Saint-Laurent conserve des cours en français. Ces mesures divisent les inscriptions du côté francophone.
Le malaise à l’école augmente. Le 14 mars 1973, les étudiants francophones font la grève. Peu après, le conseil scolaire congédie deux professeurs francophones. Il les accuse d’avoir incité les étudiants à manifester.
Le 12 juin 1973, le conseil scolaire accepte enfin de transformer l’école Saint-Laurent en une école française. Elle prendra le nom « La Citadelle ».
Comme c’est souvent le cas, même quand le groupe gagne, ce sont des individus qui payent le prix de la victoire.