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La Francophobie de 1912

septembre 17, 2015

Le Règlement XVII. (circulaire d'instruction no 17; juin 1912, p. [1]) Source : Université d'Ottawa, CRCCF, Fonds Association canadienne-française de l'Ontario (C2), C2/82/7.

Le Règlement XVII. (circulaire d’instruction no 17; juin 1912, p. [1]) Source : Université d’Ottawa, CRCCF, Fonds Association canadienne-française de l’Ontario (C2), C2/82/7.

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La seconde moitié du XIXe siècle a été témoin d’événements qui ont attisé les tensions entre Canadiens français et Canadiens anglais. Il y a d’abord eu la rébellion des Métis dans l’Ouest et la pendaison de Louis Riel en 1885, suivies de la loi scolaire du Manitoba, adoptée en 1890 et remplaçant les écoles confessionnelles par un réseau public qui correspondait, en fait, aux écoles protestantes. Il faut aussi noter le mouvement anticatholique et francophobe qui s’est intensifié grâce aux prises de position de la Protestant Protective Association. Elle déclara que les catholiques n’étaient pas habiletés à occuper des postes politiques et tenta de diviser les Ontariens lors de la campagne électorale de 1894.

Invasion francophone

Les Libéraux d’Oliver Mowatt, plus conciliants, furent élus et une timide paix sociale s’installa. Enfin, on assistait à une immigration de plus en plus accrue de Canadiens français vers l’Ontario, plus particulièrement vers les comtés de Prescott et de Russell dans l’Est de la province. Cela fut très mal vu par la presse anglophone. On parla même de Quebec Invasion! C’est donc dans ce contexte que le gouvernement de l’Ontario passera finalement à l’offensive. Le libéral Oliver Mowat quitte la politique et le conservateur James Pliny Whitney devient premier ministre en 1905, puis de nouveau en 1911. Le clergé anglophone – notamment l’évêque de London, Mgr Michael Francis Fallon – exerce des pressions et Whitney attaque le 13 avril 1912.

Pas de français après la 2e année

Photo : manifestation d'écoliers d'Ottawa contre le Règlement XVII, dans les rues d'Ottawa (en février 1916). Source : Le Droit, Univeristé d’Ottawa, CRCCF, Fonds Association canadienne-française de l’Ontario (C2). Ph2-144c

Photo : manifestation d’écoliers d’Ottawa contre le Règlement XVII, dans les rues d’Ottawa (en février 1916). Source : Le Droit, Univeristé d’Ottawa, CRCCF, Fonds Association canadienne-française de l’Ontario (C2). Ph2-144c

Le premier ministre annonce à l’Assemblée législative la nouvelle politique scolaire de son gouvernement en ces termes: «L’enseignement en anglais devra commencer dès l’entrée d’un enfant à l’école, l’usage du français langue d’instruction et de communication variant selon les circonstances locales (…) mais ne devant en aucun cas se poursuivre au-delà de la première classe.» Il faut préciser, ici, que «première classe» inclut les première et deuxième années du cours primaire. Quelque deux mois après l’annonce de Whitney, soit le 25 juin 1912, le ministère de l’Éducation émet la Circular of Instructions no 17 qu’on appelle communément le Règlement 17. Cette circulaire précise que l’enseignement du français est permis environ une heure par jour, que le français comme langue de communication est limité aux premières années seulement, et qu’il y a un double inspectorat pour les écoles anglo-françaises (un inspecteur francophone et un anglophone qui a autorité sur l’autre).

Article tiré du site Web de l’Express, l’hebdo des francophones du Grand-Toronto.

Écoutez cette capsule audio de la Clé de la Baie sur le sujet :

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