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Mgr Joseph-Aurèle Plourde

août 25, 2015

Courte bibliographie :

Photo : Joseph-Aurèle Plourde. Tirée du blog de l'archevêque Terry.

Photo : Joseph-Aurèle Plourde. Tirée du blog de l’archevêque Terry.

Mgr Plourde est né à Saint-François-de-Madawaska au Nouveau-Brunswick, le 12 janvier 1915.  Il a été ordonné prêtre le 7 mai 1944 pour le diocèse d’Edmundston.  Nommé évêque auxiliaire à Alexandria-Cornwall, Ontario, par le pape Paul VI, le 30 juillet 1964, il a été ordonné évêque le 26 août 1964 à Edmundston.  Le Pape le nomme administrateur apostolique d’Alexandria-Cornwall, le 15 octobre 1966, poste qu’il occupait au moment de sa nomination à titre d’archevêque d’Ottawa, le 12 janvier 1967. En raison de problèmes cardiaques,  sa démission comme archevêque d’Ottawa a été acceptée par le Saint-Père en septembre 1989, six mois avant d’avoir atteint l’âge de la retraite pour les évêques, c’est-à-dire 75 ans. – Texte tiré du site Web de la Conférence des évêques catholiques du Canada.

La création d’un conseil scolaire de langue française à Ottawa-Carleton

Photo : Mgr Joseph-Aurèle Plourde. Tirée du site Web des Archives des Religieuses Hospitalières, Saint-Basile, N.-B.

Photo : Mgr Joseph-Aurèle Plourde. Tirée du site Web des Archives des Religieuses Hospitalières, Saint-Basile, N.-B.

Mgr Joseph-Aurèle Plourde, archevêque d’Ottawa, joue un rôle de premier plan dans la création d’un conseil scolaire de langue française à Ottawa-Carleton durant les années 1970 et 1980. En 1967, lors du congrès général « spécial » de l’ACFEO à Ottawa, Mgr Plourde privilégie déjà la langue française au détriment de la question religieuse en matière d’éducation et appuie publiquement la création d’écoles secondaires publiques de langue française en Ontario. Toutefois, la fermeture des institutions d’enseignement catholiques bilingues privées au niveau secondaire en 1969 hante toujours les évêques ontariens et les catholiques francophones. À leurs yeux, les droits religieux acquis dans les écoles primaires séparées doivent être protégés, bien que partagés avec les catholiques anglophones.

En dépit du contexte plutôt défavorable au regroupement des élèves francophones d’Ottawa-Carleton au tournant de l’année 1975, Mgr Plourde se montre, cependant, réceptif à l’égard des militants et des associations qui revendiquent la création d’un conseil scolaire homogène de langue française à Ottawa-Carleton, notamment l’ACFO régionale et le Front commun d’Ottawa. Mgr Plourde est aussi membre de ces deux organisations. D’ailleurs, l’archevêque d’Ottawa invite régulièrement les représentants de ces deux associations à l’archevêché pour discuter des différentes stratégies dans le dossier de la gestion scolaire à Ottawa-Carleton. Il s’agit du « groupe des cinq », alors composé de Gérard Bertrand, Gérard Lévesque, Lucien Bradet, Pierre de Blois et Mgr Plourde.

Photo : Mgr Joseph Aurèle Plourde. Tirée du site Web du Village de Saint-François-de-Madawaska

Photo : Mgr Joseph Aurèle Plourde. Tirée du site Web du Village de Saint-François-de-Madawaska

Pour Pierre de Blois, président de l’ACFO régionale d’Ottawa-Carleton, l’intervention de Mgr Plourde auprès de ces associations est déterminante :

Monseigneur Plourde a décidé est-ce qu’on ne pourrait pas former une sorte de petit groupe qui pourrait voir comment on avance le dossier des conseils scolaires de langue française? […] Et puis Monseigneur Plourde avait décidé que pour tenter de noyauter ce groupe-là, de nous inviter à l’archevêché une fois par trois semaines pour un lunch, et puis on pourrait discuter de choses. Et puis, mais c’est quand même là qu’on a fait le compromis suivant. C’est qu’on a dit, regarde, ce qu’on pourrait faire, c’est que toi, ce que tu veux, c’est tu veux que les écoles catholiques soient subventionnées par la province jusqu’à la 13e année. Nous autres, on veut des écoles publiques du jardin à la 13e. Ça fait qu’on va demander les deux, OK? Parce que les personnes qui avaient beaucoup d’influence sur le gouvernement de l’Ontario à ce moment-là c’était Monseigneur Carter, l’archevêque de Toronto (Entrevue grand témoin, Pierre de Blois, Chantier Ottawa, CRCCF, 2013, transcription, p. 25).

Mgr Joseph Aurèle Plourde en compagnie du pape Jean Paul II. Source : Archives Le Droit.

Mgr Joseph Aurèle Plourde en compagnie du pape Jean Paul II. Source : Archives Le Droit.

L’influence exercée par Mgr Plourde consolide l’unité de la population franco-ontarienne d’Ottawa-Carleton derrière la prééminence linguistique en matière de gestion scolaire. Qui plus est, Mgr Plourde a réussi à convaincre les évêques ontariens de la nécessité de fonder un conseil scolaire de langue française à Ottawa-Carleton, et ce, malgré la résistance du milieu catholique anglophone. L’archevêque d’Ottawa a rassemblé les catholiques francophones, qui préfèrent cohabiter avec les anglophones dans les mêmes conseils scolaires séparés, derrière le projet du conseil scolaire homogène de langue française. Selon Gérard Lévesque : « sans son ouverture d’esprit et son appui, il aurait été difficile de rallier à cette cause la majorité de la région et de réussir » (Gérin, 1998 : 46).

Texte tiré du site Web de l’Université d’Ottawa / Centre de recherche en civilisation canadienne-française.